Depuis que j’ai entrepris de défendre l’IA comme une nouvelle expression artistique, je me suis interrogé sur la définition même de l’art. Qu’est-ce que l’art ? Pourquoi certains classiques sont-ils sacralisés tandis que d’autres œuvres modernes sont rejetées ?
Prenons l’exemple de la littérature classique. Lors d’une récente émission télévisée, des écrivains se sont permis de critiquer des piliers tels que Le Rouge et le Noir ou La Métamorphose. Cela a suscité un tollé, car les classiques sont intouchables. Mais pourquoi ? Les œuvres sacrées d’hier ne sont-elles pas simplement le produit d’une élite qui a imposé son goût ?
Voilà ce que l’on pouvait lire dans le magazine français Marianne en 2023
Pour la dernière édition de l’émission « La Grande Librairie » le 31 mai dernier sur France 5, le présentateur Augustin Trapenard avait promis de l’impertinence. On a été servis, entre un Mathias Enard se demandant comment on pouvait encore lire « Le Rouge et le Noir » au lycée et un Philippe Besson se bornant à qualifier de « malaisant » « La Métamorphose » de Kafka.
https://www.marianne.net/agora/humeurs/kafka-cest-malaisant-critique-de-haute-volee-et-subversion-recuite-a-la-grande-librairie
De même, en peinture, Ingres, ce maître du néoclassicisme, a été critiqué en son temps pour ses déformations volontaires des corps. Pourtant, il défendait sa vision de la beauté, au-delà des normes académiques. Aujourd’hui, l’IA fait face aux mêmes critiques. Elle déforme, elle exagère, mais n’est-ce pas, comme Ingres, une manière d’explorer une nouvelle esthétique ?
Voilà ce qu’écrit Gritta von Troll en 2022 dans le journal Barnebys
Souvent mal traité par la critique, Jean-Auguste-Dominique Ingres a livré des œuvres trop rigides pour les esprits libres et des corps trop déformés pour les académiques. Amoureux des lignes classiques, ce maître néo-classique est néanmoins considéré comme un pionnier en matière d’expression artistique.
https://www.barnebys.fr/blog/jean-auguste-dominique-ingres-et-le-pouvoir-du-classicisme

Avec l’arrivée de la photographie, la peinture a abandonné la représentation fidèle du réel pour s’orienter vers l’abstraction. Mais cette abstraction est-elle encore pertinente ? N’a-t-elle pas atteint ses limites ? L’IA pourrait être l’outil qui réconcilie le figuratif et l’innovation. Elle pourrait redonner à l’art une place où la beauté et l’émotion priment sur l’intellectualisation excessive.
L’IA n’est pas une menace. Elle est une opportunité. Une invitation à décloisonner nos pensées, à repenser ce que signifie créer. Comme le disait Nathan Devers, “apprenons à penser contre nous-mêmes”. Et si, grâce à l’IA, l’art retrouvait sa mission première : émouvoir et émerveiller.